Quand on parle de grandes licences Capcom, on pense souvent à Resident Evil, Devil May Cry ou Monster Hunter. Pourtant, au début des années 2000, une autre série faisait vibrer les joueurs : Onimusha. Un mélange unique de samouraïs, de démons et d’action nerveuse, avec une identité visuelle et sonore marquante. Une saga qui aurait pu devenir un pilier du jeu vidéo japonais.
Et pourtant, je vais en étant tout à fait honnête : je n’ai réellement connu qu’un seul épisode. Onimusha 3. Celui avec Jean Reno. Celui qui mélange Paris moderne et Japon féodal. Celui qui malgré son concept un peu étrange, m’a marqué au point de m’intéresser à toute la licence.
ONIMUSHA 3 / Capcom
Onimusha 3 : ma porte d’entrée
Pour beaucoup, Onimusha 3 n’est pas le meilleur de la série. Onimusha 1 posait les bases. Onimusha 2 développait l’univers et les personnages. Mais moi, c’est avec le troisième opus que j’ai découvert le monde d’Onimusha.
Et je dois dire que ce mélange improbable m’a marqué. Voir un samouraï japonais débarquer dans un Paris ravagé par des démons, aux côtés d’un personnage incarné par Jean Reno… c’était fou. Pas forcément cohérent tout le temps mais audacieux. À l’époque, je n’avais jamais vu un jeu oser un crossover culturel aussi frontal. J’adorais l’ambiance sombre. Les combats avec des styles d’armes bien distincts et le fameux système d’absorption d’âmes qui donnait un rythme très particulier. Même aujourd’hui, je garde un vrai attachement à cet épisode, malgré ses défauts et sa mise en scène parfois datée.
Deux timelines, un level design intelligent
Ce que j’ai vraiment apprécié dans Onimusha 3, c’est l’utilisation des deux époques dans le level design. Plus jeune, je n’en avais pas pleinement conscience mais avec du recul, je trouve que c’était une idée brillante. Le jeu ne se contentait pas d’envoyer Samanosuke à Paris et Jacques au Japon pour faire joli. Les deux timelines s’influençaient réellement.
Quand tu accomplissais une action dans le passé, tu en voyais les conséquences dans le présent. Un passage bloqué devenait accessible. Un bâtiment détruit révélait une nouvelle zone. Une mécanique activée dans le Japon féodal modifiait l’environnement parisien. On avait l'impression de modeler le futur simplement en avançant dans l'histoire. Ce système donnait du sens à l’exploration. On ne se contentait pas de traverser les niveaux. On les transformait. Et personnellement, j’adore ça. C’est ce genre d’idée intelligente qui fait que Onimusha 3 reste mémorable pour moi malgré ses défauts.
Aujourd’hui, beaucoup de jeux jouent avec le temps mais Onimusha 3 le faisait de manière simple, lisible et efficace. Sans artifices. Sans surcharger le gameplay. Juste en reliant logiquement deux mondes. Et c’est là que je me dis que cette licence avait clairement de l’avance sur son époque.
ONIMUSHA 3 / Capcom
Une licence trop discrète
Le problème, selon moi, est simple, Onimusha a disparu trop tôt. Capcom n’a jamais vraiment donné à la série l’attention qu’elle méritait. Après Onimusha Dawn of Dreams, silence radio. Aucun nouvel épisode majeur. Quelques rumeurs. Une remasterisation du premier opus en 2019. Et puis plus rien.
Pendant ce temps, d’autres licences similaires se sont imposées. Nioh, Sekiro, Ghost of Tsushima… Elles ont toutes repris des éléments que Onimusha exploitait déjà à l’époque. Du Japon féodal fantastique. Du sabre nerveux. Des luttes contre des forces surnaturelles.
Je ne dis pas qu’elles ont copié Onimusha. Mais pour moi, Onimusha aurait pu être là, au même niveau, si Capcom avait cru un peu plus en son potentiel.
Une licence trop discrète
Ce qui me plaît dans Onimusha, même avec ma connaissance limitée, c’est son identité claire. Ce mélange de réalisme historique et de fantastique démoniaque. Cette esthétique inspirée du cinéma japonais et des grandes fresques samouraïs. Cette musique solennelle qui accompagnait les combats.
Et surtout, cette idée simple mais puissante, un humain qui lutte contre des forces démoniaques en restant un samouraï, avec honneur et détermination. Pas de gameplay trop aérien. Une violence directe, ancrée dans le sol. Même dans Onimusha 3, cette identité reste présente. Et c’est ce qui me donne envie de revoir la licence.
2026 : le grand retour ?
Et maintenant, nous y sommes. Capcom a annoncé le retour d’Onimusha pour 2026. Et honnêtement, je suis pressé. Même si je n’ai pas fait tous les jeux, même si ma vision est biaisée par mon affection pour Onimusha 3, j’ai envie de revoir cet univers. Je veux sentir à nouveau cette ambiance sombre, ces duels au sabre, ce ton sérieux et tragique qui manque dans beaucoup de jeux actuels.
Je veux croire qu’ils vont faire les choses bien. Onimusha mérite un retour digne. Pas un projet pour remplir un planning.
ONIMUSHA WAY OF THE SWORD / Capcom
Conclusion
Onimusha est une licence qui aurait pu devenir immense. Elle avait tout: une identité forte, un gameplay addictif, un univers riche. Mais elle a disparu trop tôt. Et pour quelqu’un comme moi, dont le seul vrai contact reste Onimusha 3, il y a une frustration énorme. Une impression de n’avoir vu qu’une partie de quelque chose de bien plus grand.
Avec le retour prévu en 2026, Capcom a une chance rare, ressusciter une saga et lui offrir une nouvelle vie.
Et personnellement, j’ai hâte. Vraiment hâte.
ONIMUSHA WAY OF THE SWORD / Capcom
Un grand merci pour avoir lu l'article jusqu'au bout.